Raymond Pierre Chigot    

La partition, elle va mettre en musique un projet de plusieurs dizaines de millions de dollars, avec de très nombreux intervenants qui peuvent rendre la réalisation très complexe. “J’ai pris pour principe d’aborder chaque étape de façon très pragmatique et de ne pas me laisser submerger par les difficultés, qui vont naturellement surgir. En revanche, je demande à mon équipe de faire preuve d’imagination pour trouver des solutions et des réponses à chaque obstacle qui peut se présenter”.

Vaincre des obstacles, anticiper le développement d’un pays, voir une opportunité quand d’autres ne voient que des difficultés, c’est avec une telle approche que Raymond Pierre Chigot a pu concrétiser des projets, qui n’auraient jamais vu le jour sans une bonne dose d’enthousiasme et de conviction.

Ainsi quand en 1994 le Premier ministre roumain décide de faire entrer son pays dans le cercle des destinations touristiques, il fait appel à Raymond Pierre Chigot pour implanter à Bucarest un symbole de l’hôtellerie internationale. Après un rapide tour de ville, une seule option peut correspondre à la fois aux souhaits des dirigeants du pays et aux exigences de Hilton : la réhabilitation de l’Athénée Palace. Ce palace traditionnel a beaucoup vieilli et son fonctionnement n’a plus rien à voir avec les normes internationales du moment, mais il conserve le meilleur emplacement de la ville et des lieux de mémoires qui ne demandent qu’à revivre. Il faudra toute la conviction de Raymond Pierre Chigot pour obtenir de transférer la propriété d’Etat à une nouvelle structure avec le soutien d’investisseurs locaux, la participation financière du gouvernement et de la Banque international du développement.
 

Bousculant les pratiques habituelles dans les pays de l’Est, il procèdera à la fermeture totale du bâtiment pendant deux ans pour transformer l’hôtel de fond en comble, indemnisant les 400 employés qui ont été suivis individuellement avec le plus grand respect, inventant les procédures et écrivant les contrats quand l’administration roumaine n’avait pas les références nécessaires. “Le pays voulait secouer le joug du passé. Nous étions prêts à l’accompagner en nous impliquant totalement mais sans faire de demi-mesure”, se souvient Raymond Pierre Chigot. “Il a fallu apprendre à travailler dans un environnement qui sortait de longues années d’immobilisme et mobiliser les énergies.

Le résultat, c’est un modèle de résurrection, le mélange de la mémoire historique d’un pays et du meilleur service possible avec une technologie qui a trouvé sa place dans le cœur préservé du bâtiment”. Il s’agit parfois d’un véritable défi technique auquel d’autres développeurs n’avaient pas trouvé la solution. A Francfort, de l’avis général, le meilleur emplacement de la ville est situé autour de Stadtbad Mitte, de son parc public et sa piscine, classée monument historique. La proximité des banques et des milieux d’affaires garantit un bon niveau d’activité à un hôtel d’affaires qui saura s’intégrer dans cet environnement protégé. La solution viendra de la longue complicité entretenue entre Raymond Pierre Chigot et son architecte fétiche, John Seifert. Le projet présenté à la ville emportera son adhésion : un bâtiment moderne qui surplombe celui de la piscine olympique, sans l’écraser ni bloquer son accès, une transparence des formes et des matériaux qui ouvre littéralement l’hôtel sur le parc qui l’entoure, conservant un esprit de légèreté et de fluidité, et surtout 350 chambres au cœur même du quartier des affaires. Encore aujourd’hui, c’est le Hilton qui fait référence en ville.

 
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