Raymond Pierre Chigot    
Pour Raymond Pierre Chigot, s’implanter dans un nouveau pays, c’est avoir une vision économique mais c’est aussi parfois faire acte politique. La présence de Hilton en Afrique du Sud est un exemple de cette démarche. “Il était important que nous soyons présents pour accompagner la renaissance de ce pays. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer des hommes qui ont une dimension exceptionnelle comme Nelson Mandela. Il a donné une formidable leçon d’humanité au monde en inaugurant l’hôtel de Standton à Johannesburg. Il a su travailler avec ses adversaires de la veille pour faire grandir le pays en harmonie”.

Conquérant et humaniste, les deux aspects sont constants dans la démarche du développeur qui a permis à Hilton d’ajouter quelque 14 000 chambres à son portefeuille, à travers 50 projets tous aussi différents les uns que les autres et dans 30 nouveaux pays pour Hilton. Chaque implantation, chaque voyage correspond à une nouvelle vision mais pas pour le simple plaisir de voir surgir un hôtel de plus. “Il faut être concret et pragmatique et se poser la question de savoir si l’ouverture sera profitable à la chaîne. Au bout du compte, la forme la plus évidente du succès, c’est la performance financière de l’établissement après son ouverture. Conclure un deal n’est pas tout. Il faut conclure un bon deal”.
La carrière de Raymond Pierre Chigot est aussi émaillée de rencontres fortes, qui ont permis au groupe de construire des bases solides dans plusieurs pays.

C’est ainsi qu’à la recherche d’une implantation en Arabie Saoudite, il repère un terrain idéal qui s’avère être la propriété de l’héritier du fondateur du royaume. La rencontre avec le prince Bandar Abdul Aziz al Saud, dans son palais de Taïf, sa résidence montagnarde, est déterminante pour la suite du projet.

 
“J’ai fait la connaissance d’un personnage unique, avec lequel des liens très forts se sont noués. Sa vision et son brief pour l’hôtel étaient d’une grande simplicité : faire de cet hôtel la plus belle réalisation de tout le royaume. C’est ce que nous avons accompli ensemble. Il a été tellement satisfait de notre relation qu’il a demandé à Hilton de gérer sa propre résidence royale et de construire un second établissement à Médine, l’un des lieux saints de l’Islam”. Encore aujourd’hui, ces deux hôtels font partie des fleurons de la chaîne Hilton à travers le monde.

Depuis lors, il ne se passe pas une année sans que Raymond Pierre Chigot ne rencontre la famille régnante saoudienne, autant pour maintenir des liens d’amitiés que pour préparer de futurs investissements. Le Prince séjournera même pendant cinq semaines dans le tout nouvel hôtel ouvert à Paris, près de l’Arc de Triomphe, l’une de ses dernières réalisations.

Après de si nombreuses années à parcourir le monde à la recherche de nouveaux terrains, Raymond Pierre Chigot a développé une sorte de sixième sens. “Je ne peux pas visiter une ville ou un pays sans me poser la question de savoir si un hôtel Hilton aurait sa place. C’est un mélange de curiosité, d’ambition pour la chaîne et de challenge personnel : serai-je encore capable de sortir un bon projet qui enrichira la marque ? Je ne me lasse pas de ce défi permanent et de l’aventure humaine qu’il va entraîner”.
Si le premier pas est souvent né d’une intuition ou d’une vision personnelle, la suite n’est possible qu’à travers le concours de toute l’équipe de développement. “Je suis conscient que mes succès sont les aboutissements du travail d’une équipe que j’ai réussi à motiver. Comme un chef d’orchestre, je demande beaucoup aux gens qui m’entourent pour interpréter une partition sans fausse note. Mais ils savent que je suis aussi exigeant vis-à-vis de moi-même et qu’ils peuvent compter sur moi en cas de besoin”.

 
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